Trois mille chevaux-vapeur d’ Antonin Varenne

Antonin Varenne sera présent au salon de Saint Maur en poche

les 24 et 25 juin prochain.

Aussi je vous propose de découvrir son roman d’aventure

Trois mille chevaux-vapeur

 

Trois mille chevaux-vapeur d_ Antonin VarenneLe livre : Trois mille chevaux-vapeur d’ Antonin Varenne Paru en poche le 30 septembre 2015 chez Le Livre de poche. 8€30 ; (689 p.) ; 18 x 11 cm

L’histoire

Le sergent Bowman appartient à cette race des héros crépusculaires qui traversent les livres de Conrad, Kipling, Stevenson… Ces soldats perdus qui ont plongé au coeur des ténèbres, massacré, connu l’enfer, couru le monde à la recherche d’une vengeance impossible, d’une improbable rédemption.

De la jungle birmane aux bas-fonds de Londres, des rives de l’Irrawaddy à la conquête de l’Ouest, ce roman plein de bruit et de fureur nous mène sans répit au terme d’un voyage envoûtant, magnifique et sombre.

Antonin Varenne, l’auteur de Fakirs, renoue avec la lignée disparue des grands écrivains d’aventures et d’action. Une réussite qui marquera.

varenneL’auteur : Né à Paris en 1973, Antonin Varenne est diplômé de philosophie. Il a parcouru le monde avant de revenir en France pour se consacrer à l’écriture. Ses romans Fakirs, Le Mur, le Kabyle et le Marin et Le Gâteau mexicain sont aussi disponibles en Poche.

 

 

Extrait :

« – Rooney ! Putain de fainéant d’Irlandais ! Pallacate ! Rooney se leva du banc, traversa la cour en traînant des pieds et se planta devant le caporal.

– La jument en peut plus, chef. Y a plus un canasson qui tient debout.

– C’est toi qui en peux plus. En selle !

Le dos creusé par la fatigue, la tête à demi enfoncée dans l’abreuvoir, la jument pompait bruyamment des litres d’eau. Rooney saisit le licol, lui sortit la bouche de l’eau et grimaça en mettant le pied à l’étrier. Il avait galopé la moitié de la nuit d’une caserne à l’autre, son cul lui faisait mal, il avait de la terre plein les dents et le nez, le soleil lui
chauffait le crâne.

Quinze miles jusqu’au comptoir de Pallacate.

La bête secoua la tête, refusant le mors. Rooney tira sur les rênes, la jument se cabra et il se rattrapa au pommeau pour ne pas tomber. Le caporal se marrait. Rooney cravacha les oreilles de son cheval en criant :

– Yap ! Yap ! Yap !

La jument partit au galop sur le dallage de la cour. Il passa sans ralentir les portes nord du fort Saint-George, fouetta la jument pendant un mile. Les plantations de mûriers défilaient, des champs de coton où travaillaient quelques paysans, penchés sur leurs outils. Tout au long de la piste, des colonnes de cipayes, dans leurs uniformes rouges, trottaient sous le soleil sac au dos et fusil à l’épaule.

Les garnisons convergeaient vers le fort et le port. Les villageois, inquiets, avaient fermé Capture&leurs portes et leurs fenêtres pour se protéger de la poussière levée par les bottes. L’armée de Madras était en grande manoeuvre, sur son chemin la campagne s’était vidée. Lord Dalhousie, gouverneur général des Indes, avait déclaré la guerre au roi des Birmans. Le général Godwin, arrivé la veille de Bombay avec dix navires, mobilisait tous les régiments. Douze heures que Rooney portait des plis aux quatre coins de la région.

Pallacate. Encore huit miles. Sa dernière course. Peut-être qu’il pourrait rester là-bas cette nuit, aller chez le Chinois et se payer une des filles. Elles étaient propres et le gin moins cher qu’à Saint-George. L’idée de passer la nuit au village des tisserands lui donna des ailes, mais pas à la jument, qui soufflait comme une tuberculeuse. Rooney, les jambes trempées par l’écume, lui envoya une volée de coups. C’était la guerre, on avait le droit de tuer un cheval. Il dépassa des gamins sur des ânes et des paysans en guenilles, aperçut les premières maisons de Pallacate, enfila sans ralentir la rue principale où des femmes coururent se mettre à l’abri, des enfants accrochés dans le dos.

– Yap ! Yap !

À la sortie du village il tourna à gauche vers les entrepôts du comptoir. Il aurait la boutique
du Chinois pour lui tout seul. Et au fort, pareil. Plus personne, plus de corvées à la con pendant des semaines. Pendant que tout le monde partait pour Rangoon, lui resterait à se la couler douce. Le roi de Saint-George ! »

Auteur : Collectif Polar : chronique de nuit

Simple bibliothécaire férue de toutes les littératures policières et de l'imaginaire.

2 réflexions sur « Trois mille chevaux-vapeur d’ Antonin Varenne »

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