L’exquis cadavre exquis, épisode 7

L’exquis cadavre exquis, épisode 7

Elle s’appelle Camille, a la phobie de la chlorophylle et n’a rien trouvé de mieux que de se cacher dans une serre pour échapper à l’Assassin qui la traque.


L’exquis cadavre exquis

cadavre 7

Episode 7

Les lendemains difficiles

by Michèle France

« Sale tronche ce matin, Valérie ! Tes monstres à couches t’en ont fait baver ?

– Une horreur !  Et la vague impression qu’ils attendent la nuit où leur grand-mère se  décide de courir le guilledou pour chanter toute la putain de nuit !

– C’est pour ça que j’ai pas d’enfants et que des chats !

– Tu n’as pas de chat, Sebastián !

– Ah oui, j’aime pas les chats, non plus ! Par contre, j’ai croisé deux, trois cafards dans ma cuisine dernièrement, je ne sais pas si l’on peut en tirer la conclusion que je suis un homme à cafards !

– Je crois que tu me donnes autant mal à la tête que mes enfants, Sebastián et eux, je leur pardonne parce que je les aime ! On peut en revenir au dossier et fais-moi un autre café!

– Tu es pire que ma troisième femme, Valérie ! Vivement qu’ils aient 20 ans tes mouflets et qu’ils fassent leurs nuits, que tu puisses reprendre visage et esprit humains !

– Je t’emmerde, Loret ! Va chercher le café !

-Ok, Rémini mais à l’allure où vont les choses, tu risques de ne jamais devenir ma femme numéro 4… Quoique !

– Mais ce n’est pas possible, pas ce matin, Loret, pas ce matin, mon arme de service me démange ! Les dommages collatéraux du burn out maternel sont un sujet à la mode en ce moment, fais attention ou tu risques de devenir une fashion victim sous peu »

Depuis que Sebastián avait ramené le café en guise d’offrande de paix, ils étaient tous les deux plongés dans leurs dossiers. Valérie se redressa et se balança sur sa chaise. Sebastian leva les yeux de son dossier.

« On n’a pas fichtrement avancé d’un cheveu ! Elle n’a pas donné grand-chose, ta nouvelle entrevue avec le directeur !

– Non, rien vu, rien entendu, rien de rien, à part le trou dans son compte d’exploitation !

– Au journal de Longchamps, ils m’ont remis toutes les lettres anonymes et les cercueils qu’elle a reçus mais ils ont refusé de me donner ses dossiers, sacro-sainte liberté de la presse. Faut que je voie ce qu’on peut faire de ce côté-là. Et j‘ai envoyé le tout à la scientifique pour les empreintes et les traces ADN.

– Et du côté de l’ancien gestionnaire Blanchard ?

– Lui et son avocat se retranchent pour l’instant derrière l’instruction en cours sur le détournement de fonds !  Et la brigade financière fait un peu de rétention d’infos pour le moment !

– Reste ton meilleur ami ?

-Hein ?

-Max Lindberg !

– Le petit cafard de mon cœur, tu veux dire ! Oui, je crois que je vais aller m’inviter pour un petit café inopiné chez mon ami Max !

– D’accord, je vais voir avec mes contacts à la financière. Contrairement à toi, j’ai des amis autres que des nuisibles!

– Moi aussi, je t’aime, Valérie ! »

Sebastian  attrapa sa veste au porte-manteau en évitant avec une certaine dextérité et habitude l’agrafeuse en provenance de l’autre côté de la pièce. Il était temps qu’il ait une discussion à cœur ouvert avec Max sur la petite Camille pour laquelle il avait remarqué, chez son camarade, une certaine détresse à la découverte de sa mort. C’était assez inhabituel pour être intrigant !

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