L’exquis cadavre exquis, épisode 29

L’exquis cadavre exquis, épisode 29

Exquis Cadavre Exquis

Elle s’appelait Camille, avait la phobie de la chlorophylle et n’a rien trouvé de mieux que de se cacher dans une serre pour tenter d’échapper à son l’Assassin .

Les inspecteurs Lerot et Remini sont sur le coup mais de nombreuses questions restent encore inexpliquées

Pourquoi Max a-t-il été si troublé en apprenant la mort de Camille ? Qui envoyait à la victime de petits cercueils en bois ? Que sait la brigade financière sur cette mystérieuse affaire ?

Accrochez-vous, l’histoire se complique ! Camille a-t-elle été assassinée parce qu’elle enquêtait sur un vaste scandale pharmaceutique, avec Klatschmohn Aktion ? Ou bien à cause d’un détournement de fonds lié au Museum ? A moins qu’elle n’ait découvert l’escroquerie vinicole de son beau-père. Et si sa disparition était liée à celle de sa soeur jumelle ? La dépression de sa mère explique-t-elle son silence ? Quant à Costes, le privé à la réputation sulfureuse, quel rôle a-t-il joué dans l’histoire ?

Maintenant la suite c’est vous qui l’inventez !


L’exquis cadavre exquis

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Episode 29

By Gwenn

Bons baisers d’HP

 

Ses lèvres esquissèrent un léger mouvement vers la droite, quelque chose comme un sourire, ou plutôt un rictus. Oui, un rictus. D’ailleurs, c’est un peu la contraction de sa vie.  Une grimace, un pauvre rictus, toujours forcé, rarement sincère : sardonique.
C’est moche ce mot « sardonique », dur et agressif, comme lui.

Comme lui, Bruno Lalande, fils de bonne famille.

Né à Bordeaux, le petit Bruno a grandi à Pessac au sein du domaine viticole familial. Fils d’Edmond Lalande et de Jeanne de Frémont, des notables de l’or rouge, il n’a jamais connu le besoin. Une enfance des plus douces déjà ornée par des sommes à cinq « 0 » qui trônaient fièrement sur un compte bancaire. Un demi-frère Pierre, fruit d’une première union maternelle, agrémente la famille.

Mais si l’argent offre quantité de choses, il n’achète pas le besoin d’appartenance régissant la troisième strate de Maslow. Ce sentiment d’appartenance à un groupe de pairs, d’être reconnu en tant que tel, ce même sentiment qui l’a quitté le soir où il annonça son désir ardent de vivre auprès de Laure.

Laure son amour, ses joies, mais aussi ses pertes. Plus que le cordon, c’est toute son histoire qui s’est vue coupée par ceux qu’il nomme désormais ses géniteurs. Fort heureusement, ses rapports avec son frère ont toujours été relativement cordiaux, d’autant plus ces dernières années. Ambitieux, avides de pouvoir, Pierre et Bruno se ressemblent à s’y méprendre.

Il sourit de sa besogne, conscient qu’il ne peut désormais plus reculer, c’est bien trop tard. Il a franchi la ligne manichéenne, le jour où il a envoyé Carole rencontrer la faucheuse. Il le savait pourtant, il le savait. Laure occupait ses pensées en permanence, il pouvait l’observer toute une nuit dans les bras de Morphée, il pouvait la suivre pour s’assurer qu’elle se rende bien à son cours de tai-chi le mardi soir, il avait même équipé son téléphone d’un traceur commandé sur le Darknet. Il pouvait en crever tellement il en était dingue.

Alors, il a fait interner Laure en Hôpital Psychiatrique. Bien sûr qu’il y avait la « TS », qui peut prédire la réaction d’une mère qui vient de perdre son enfant ?! La déchéance, l’horreur, la colère, puis arrive le besoin de vérité…Puis, il eut une idée.

Avoir le bras long, ça sert. Et Bruno Lalande l’avait bien compris. Sa Laure serait à l’abri des regards, à l’abri de la vérité et surtout, elle serait bientôt rien qu’à lui.

Bruno avait repéré les frères Mazoj, Anton et Pavel, deux infirmiers d’origine tchèque qui n’ont su résister devant l’appât du gain. 500 euros mensuel, en cash, pour chacun.

Le prix d’une sédation forcée, juste ce qu’il faut pour ne pas être détectable dans le sang. Juste ce qu’il faut pour shooter sa bien-aimée et annihiler tout sursaut de résilience.

Son rictus s’étend pour se muer en sourire malin. Il sort précautionneusement son deuxième téléphone, à clapet, passé de mode, et envoie un seul SMS à un numéro crypté : « Mission, groupe : Wampas, titre : Rimini, en canon. Enlève un « i » à la ville. Remplace voyelle. 30000. »

Sur l’air de « Rimini » des Wampas, Bruno Lalande sifflote, tout en déposant un baiser sur le front de sa Laure.

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