Elle s’appelait Camille, avait la phobie de la chlorophylle et n’a rien trouvé de mieux que de se cacher dans une serre pour tenter d’échapper à son l’Assassin .
Les inspecteurs Lerot et Remini sont sur le coup mais de nombreuses questions restent encore inexpliquées
Pourquoi Max a-t-il été si troublé en apprenant la mort de Camille ? Qui envoyait à la victime de petits cercueils en bois ? Que sait la brigade financière sur cette mystérieuse affaire ?
Accrochez-vous, l’histoire se complique ! Camille a-t-elle été assassinée parce qu’elle enquêtait sur un vaste scandale pharmaceutique, avec Klatschmohn Aktion ? Ou bien à cause d’un détournement de fonds lié au Museum ? A moins qu’elle n’ait découvert l’escroquerie vinicole de son beau-père. Et si sa disparition était liée à celle de sa soeur jumelle ? La dépression de sa mère explique-t-elle son silence ? Quant à Costes, le privé à la réputation sulfureuse, quel rôle a-t-il joué dans l’histoire ?
Maintenant la suite c’est vous qui l’inventez !
L’exquis cadavre exquis
Episode 62
by Solène Bakowski
Le roussi vous va si bien
Amanda se redresse avec difficulté, s’assoit d’abord, marque une pause, puis pose ses pieds sur le sol avant de tenter de se mettre debout. Mais elle vacille, emportée par le poids de sa tête qui est à présent un véritable champ de courses. Affaiblie, elle manque de tourner de l’œil. Elle doit se rendre à l’évidence : dans son état, quitter cet appartement ne sera pas une sinécure. Sans compter que le ou la dénommée « Jo » – comment savoir avec un surnom pareil ? – lui a ôté la plupart de ses vêtements.
Après quelques secondes au cours desquelles elle s’efforce de faire la mise au point sur le mobilier qui l’entoure, elle titube vers un grand placard. Elle l’ouvre et en analyse brièvement le contenu jusqu’à déduire que « Jo » est a priori un homme plutôt jeune qui semble avoir un faible pour la couleur orange. Et la cigarette, si l’on considère les relents de tabac froid exhalé par les vêtements. Amanda réprime le haut de cœur qui lui soulève l’estomac et parvient à saisir un pantalon noir et un tee-shirt citrouille affublé d’un smiley idiot qu’elle enfile en serrant les dents tant sa poitrine, son menton, ses bras, ses jambes la font souffrir. Elle coince ensuite ses cheveux dans une casquette publicitaire à l’effigie d’une marque de whisky.
C’est bon, ça va le faire, se dit-elle, ragaillardie à l’idée de traverser la ville déguisée en homme et donc, parfaitement incognito.
Puis :
Merde, mes chaussures.
Elle lorgne, dépitée, du côté de la petite paire d’escarpins gisant sur le sol. Elle se résout alors à attraper des baskets qui lui paraissent immenses – Mais combien chausse ce type ? Du… 48 ???? – et dans lesquelles ses petits pieds flottent allègrement.
Espérons que je n’aie pas besoin de courir, conclut-elle en se glissant à l’extérieur de l’appartement, tout en se promettant vaguement de changer de boulot. Un truc plus calme. Un truc où elle n’aurait pas besoin de se couler dans des pompes aux allures de bateau de croisière et de revêtir un tee-shirt ridicule pour buter un type et, ainsi, sauver sa peau.
*****
Pas de Laure. Blanchard est livide.
— Mais comment c’est possible ? grogne-t-il tout en s’efforçant de contenir sa colère pour ne pas effrayer le personnel hospitalier.
N’osant pas prendre l’infirmier directement à partie, il roule des yeux furibonds vers les deux Tchèques, qui attendent légèrement en retrait.
Une cloche tinte. Comme un cheveu sur la soupe. L’agacement monte d’un cran pour Blanchard, qui, à présent feule et plisse les yeux. Son cou gonfle. On dirait un taureau prêt à charger.
Anton se dépêche d’extirper le portable du fond de sa poche. Un SMS. Qu’il n’a pas le temps de lire.
— C’est pas le moment d’échanger des mots doux ! postillonne Blanchard en expulsant le téléphone des mains d’Anton pour faire passer ses nerfs.
*****
— Il t’a répondu ? s’inquiète Carole qui, déjà, prépare son matériel.
Son oncle secoue la tête.
— Pas encore.
— Et si ton ami ne recevait pas le message ? Et s’ils nous tendaient un piège ? Et si…
Éric s’approche doucement de Laure dont la respiration saccadée s’adoucit sensiblement.
— N’oublie pas que ta fille est une magicienne, lui souffle-t-il sur un ton apaisant, avant de lancer un clin d’œil à Carole.
*****
Le téléphone d’Anton glisse sur le sol parfaitement lustré du couloir de l’hôpital, pour venir s’écraser sur le bout de la chaussure de Sebastiàn. Dans une tentative désespérée, celui-ci s’efforce de recroqueviller ses pieds. Trop tard. Anton dirige son immense carcasse droit sur lui. Et sur son eczéma qui, bien sûr, se remet à le démanger sévère.