PREMIÈRES LIGNE #36
Bonjour, ravie de vous retrouver pour un nouveau rendez-vous du dimanche : premières lignes, créé par Ma Lecturothèque.
Le concept est très simple, chaque dimanche, il faut choisir un livre et en citer les premières lignes.
Je poursuis aujourd’hui avec vous ce nouveau rendez-vous hebdomadaire !
Et merci à Aurélia pour ce challenge.
Le livre en cause
La vallée de Bernard Minier

Prélude 1
— POURQUOI… VOUS… FAITES… ça ?
Il leva les yeux, fixa la silhouette immobile. Mais peut-être s’agissait-il d’une hallucination ? En montagne, les hallucinations sont fréquentes. Il suffisait d’une fièvre, d’une déshydratation, d’un œdème cérébral de haute altitude… ou d’une hypothermie : il grelottait.
Les alpinistes et les randonneurs évoquaient souvent la vision d’un personnage imaginaire, qui les avait un temps accompagnés. Comme celui qu’il avait devant les yeux. Mais le seau d’eau glacée qu’il reçut en pleine face n’avait rien d’un délire.
Le froid lui coupa le souffle. Son pouls et sa respiration s’accélérèrent. Il savait ce que c’était : tant qu’il frissonnait, tout allait bien, symptômes classiques d’une hypothermie légère.
En même temps, son corps devait être en train de mettre en place son mécanisme de défense : vasoconstriction, c’est-à-dire resserrement des vaisseaux sanguins au niveau des extrémités – pour préserver les organes vitaux en redirigeant le sang vers le cœur et les poumons. C’est pour cela qu’il ne sentait plus ses mains ni ses pieds.
Il tourna la tête. Contempla les versants abrupts qui cernaient le petit lac. L’épaisse couche de glace qui le recouvrait… Les lames de roche dressées sur le ciel gris… Toute cette indifférence millénaire, cette montagne inhospitalière, qui n’offrait au regard que le hideux visage de sa mort prochaine. Car il allait mourir. Il n’avait pas le moindre doute là-dessus. De légère son hypothermie allait passer à modérée, puis à sévère et enfin à profonde – avec au bout le coma et un arrêt cardiaque. C’était inévitable. On lui avait ôté tous ses vêtements. Il était étendu, nu comme un ver – à part le bandeau rouge qui maintenait ses dreadlocks en arrière –, les épaules, le dos et les fesses à même la glace, et la température était tombée bien en dessous de zéro. Il devait faire dans les – 15 °C.
je vous en priiieeeee je vous en priiiieeee je vous en priiieee
Est-ce qu’il avait prononcé ces mots ? Ou était-ce seulement son esprit qui l’avait fait ?
Il commençait à perdre la notion du réel.
Très mauvais signe, ça…
Il s’enfonçait petit à petit dans la brume qui sépare le réel de la confusion mentale.
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