PREMIÈRES LIGNE #113
Bonjour, ravie de vous retrouver pour un nouveau rendez-vous du dimanche : premières lignes, créé par Ma Lecturothèque.
Le concept est très simple, chaque dimanche, il faut choisir un livre et en citer les premières lignes.
Je poursuis aujourd’hui avec vous ce nouveau rendez-vous hebdomadaire !
Et merci à Aurélia pour ce challenge.
Le livre en cause
Juillet noir, Amélie de Lima

Prologue
Juillet 1979.
L’homme lui assénait de violents coups de reins, une main gantée sur sa bouche et l’autre enfoncée dans sa taille. La victime ne réagissait pas : face plaquée contre la paroi en PVC, yeux grands ouverts, bras ballants. Son corps s’agitait d’avant en arrière, dans un rythme impétueux que seul son bourreau maîtrisait.
Poupée de chiffon.
Elle sentait le souffle chaud de son agresseur dans sa nuque et, chaque fois qu’il lui empoignait les cheveux pour coller sa peau moite contre la sienne, un haut-le-cœur s’emparait d’elle.
Il sentait la transpiration, mêlée à une odeur désagréable d’eau de toilette bon marché et de tabac froid qui émanait de ses gants.
Au bout de quelques minutes, une éternité, l’homme termina sa besogne en silence ; la relâcha. Elle tomba de tout son poids sur le sol encrassé. Ses muscles, son cerveau, son corps tout entier ne lui répondaient plus. Elle était là, allongée sur le sol poisseux en position fœtale, comme si elle attendait quelque chose ou au contraire, qu’elle n’attendait plus rien.
La sentence.
L’achèvement incertain.
Elle ferma les yeux pour ne rien voir, pour éviter l’horreur qui se profilait. Parce qu’elle le savait, cet inconnu détenait à lui seul le pouvoir sur sa mort, sa vie.
Elle sentit un violent coup de pied dans ses côtes mais ne bougea pas. Ne cria pas.
À quatre pattes, elle ouvrit les yeux, les roula discrètement vers le haut.
Elle n’opposa aucune résistance lorsqu’il l’agrippa par les cheveux une nouvelle fois et qu’il enfonça sa tête dans la latrine souillée. Quelques secondes, le temps d’imprégner sa figure et ses cheveux d’excréments. Et il la relâcha dans la foulée.
Il cracha au ras de son visage. Puis il s’éclipsa, laissant la porte ouverte derrière lui.
Plaie béante dans sa chair de poupée.
Un silence complet envahit les lieux ; et l’obscurité.
La femme aux cheveux blondsattendit sans bouger, mit un temps fou avant de réagir. Avant de se rendre compte que son agresseur était bel et bien parti et qu’il l’avait laissée en vie.
Sauveur factice.
Elle s’agenouilla sur le carrelage et chercha sa lampe torche à tâtons. Elle la ralluma.
Puis elle se releva avec difficulté, s’appuyant contre les parois pour se hisser. Retrouver un semblant de dignité. Elle gémit de douleur, mais elle ne pleura pas. Aucun son ne sortait de sa bouche grande ouverte, inerte, où la peur grouillait toujours.
Une pression insidieuse s’accrocha sur son cœur et dans ses poumons, l’air lui manqua subitement. L’angoisse la submergeait.
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• À vos crimes
• Le parfum des mots
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Un excellent roman noir !
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Voilà un avis avisé chère Nath ! 😀
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