Premières Lignes # 158 : Tête brûlée, Gerri Hill

PREMIÈRES LIGNES #158

Bonjour, ravie de vous retrouver pour un nouveau rendez-vous du dimanche : premières lignes, créé par Ma Lecturothèque.

Le concept est très simple, chaque dimanche, il faut choisir un livre et en citer les premières lignes.

Je poursuis aujourd’hui avec vous ce nouveau rendez-vous hebdomadaire !

Et merci à Aurélia pour ce challenge.

Le livre en cause

Tête brûlée, Gerri Hill

1

«Hunter, dans mon bureau ! »

Tori jeta un coup d’œil au lieutenant Malone et envoya sur sa table les notes qu’elle était en train d’examiner. Ignorant les regards curieux des autres détectives, elle obtempéra sans se presser.

« Fermez la porte », dit-il.

Elle s’exécuta et s’assit tranquillement devant lui. Le crâne chauve de Malone luisait sous les néons et elle l’observa en silence pendant qu’il frottait son front dégarni. Il leva enfin la tête et la regarda droit dans les yeux. Elle baissa le regard et s’aperçut que l’épais dossier qu’il venait de consulter était le sien.

« Ça fait sept ans que vous êtes avec moi, Tori.

— Oui, monsieur. »

Il retira ses lunettes et les posa sur le dossier, puis il s’adossa à son fauteuil.

« Vous avez eu six coéquipiers. »

Elle soupira et fixa le plafond. Il va pas remettre ça !

« Je croyais qu’on avait réglé la question il y a quelques mois ?

— Oui. Et à l’époque, vous n’aviez eu que cinq coéquipiers.

— Vous n’allez quand même pas me coller les deux jambes cassées de Tête de Nœud sur le dos ! s’exclama-t-elle.

— Le détective Kaplan passera probablement la fin de sa carrière derrière un bureau… Tête de Nœud ? ajouta-t-il.

— C’est pas vous qui deviez travailler avec lui tous les jours, protesta-t-elle d’un ton sec. C’était un crétin.

— Si des témoins n’avaient pas confirmé que vous aviez sauté d’abord, je serais le premier à penser que vous l’avez poussé par cette foutue fenêtre.

— Oh, je vous en prie ! Si j’avais vraiment voulu me débarrasser de lui, je l’aurais descendu, tout simplement. »

L’ombre d’un sourire passa sur son visage et il éclata franchement

de rire lorsque leurs regards se croisèrent.

« Tori, j’ai passé l’éponge sur bon nombre de vos agissements. Vous êtes ma meilleure détective et vous le savez. Tout le monde le sait ! Mais cette histoire de coéquipiers, il faut que ça cesse.

— Stan, est-ce que c’est ma faute s’ils se blessent ?

— S’ils se blessent ? »

Il reprit son dossier et le feuilleta en égrenant : « Deux ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions. L’un est handicapé à vie. Deux ont quitté la police. Et maintenant, Kaplan. Vissé à un bureau parce qu’il boitera jusqu’à la fin de ses jours.

Elle détourna les yeux. Elle aurait voulu avoir des remords. Vraiment. Mais ses rapports personnels avec eux avaient été inexistants. Ils ne s’étaient jamais appréciés et n’avaient jamais tissé les liens qui font les véritables coéquipiers. Ils ne s’étaient jamais fait confiance – ce qui donnait en général les pires partenaires.

« Ça non plus, ne me le collez pas sur le dos. À chaque fois, je vous ai prévenu que ça clochait. Il n’y en a pas un qui a pu dépasser le fait que je suis une femme.

— Oui, vous avez fourni des efforts, mais ce n’est pas toujours moi qui prends les décisions. Vous êtes un électron libre, Hunter. Vous n’obéissez pas aux règles. Je m’étonne que ça ne vous ait pas encore rattrapée. »

Elle lui lança un regard furieux. Elle avait déjà entendu ce discours de nombreuses fois. Il précédait systématiquement l’annonce d’un nouveau binôme.

« Alors, c’est qui cette fois-ci ? Un mec du poste du centre-ville qui est au bout du rouleau ? »

Le lieutenant Malone farfouilla sur son bureau et remit ses lunettes. « Détective Kennedy. Division des Agressions.

— Et ?

— Et elle a été mutée chez nous. »

— Elle ? s’écria Tori en se redressant sur sa chaise. Une femme ? Vous me mettez en équipe avec une femme ? Merde, Stan ! Une femme ?

— Où est le problème ? Vous en êtes une, vous, de femme. » Elle se leva d’un bond et arpenta la pièce. Une femme ? Une bimbo des Agressions ? Je rêve ! Elle menaça : « Elle ne tiendra pas une journée, et vous le savez.

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Auteur : Collectif Polar : chronique de nuit

Simple bibliothécaire férue de toutes les littératures policières et de l'imaginaire.

2 réflexions sur « Premières Lignes # 158 : Tête brûlée, Gerri Hill »

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