Premières Lignes #163 : La cité des rêves de Don Winslow

La cité des rêves de Don Winslow

PREMIÈRES LIGNES #163

Bonjour, ravie de vous retrouver pour un nouveau rendez-vous du dimanche : premières lignes, créé par Ma Lecturothèque.

Le concept est très simple, chaque dimanche, il faut choisir un livre et en citer les premières lignes.

Je poursuis aujourd’hui avec vous ce nouveau rendez-vous hebdomadaire !

Et merci à Aurélia pour ce challenge.

Le livre en cause

La cité des rêves de Don Winslow
Danny aurait dû les tuer. Tous.
Il le sait maintenant.
Il aurait dû le savoir sur le coup : quand vous piquez quarante millions en liquide à des gens, arme au poing, il faut les tuer pour les empêcher de se venger.
Il faut prendre leur fric et leur vie.
Mais ce n’est pas dans la nature de Danny Ryan.
Cela a toujours été son problème : il croit en Dieu. Au paradis, à l’enfer et à toutes ces joyeuses conneries. Certes, il a liquidé quelques types, mais c’était toujours dans des situations où il devait sauver sa peau.
Ce braquage n’entrait pas dans cette catégorie. Ces types étaient tous allongés par terre, ligotés par des colliers de serrage, impuissants, et ses gars voulaient leur tirer une balle dans la tête.
Dans le style exécution, comme ils disaient.
— Eux, ils ne se priveraient pas, lui a dit Kevin Coombs.
Pas faux, a songé Danny.
Popeye Abbarca avait la triste réputation d’abattre non seulement ceux qui l’arnaquaient, mais aussi toute leur famille. L’homme de confiance de Popeye l’a même dit à Danny. Couché par terre, il a levé la tête et lâché, en souriant :
— Vous et toutes vos familles. Muerte. À petit feu.
On est venus pour le fric, pas pour provoquer un massacre, s’est dit Danny. Des dizaines de millions de dollars en cash, pour commencer de nouvelles vies, au lieu de reprendre les anciennes.
Les tueries devaient cesser.
Alors, il a pris le fric et leur a laissé la vie sauve.
Maintenant, il comprend que c’était une erreur.
Il est à genoux, un flingue collé sur la tempe. Les autres sont pieds et poings liés, attachés à des poteaux, et lui jettent des regards suppliants, terrifiés.
Il fait froid dans le désert à l’aube, et Danny grelotte, agenouillé dans le sable, malgré l’apparition du soleil, la lune n’étant plus qu’un souvenir évanescent. Un rêve. La vie n’est peut-être que ça, se dit-il : un rêve.
Ou un cauchemar.
Car même dans les rêves on paye le prix de ses péchés.
Une odeur âcre transperce l’air frais et vif.
De l’essence.
Danny entend ces mots :
— Tu vas les regarder brûler vifs. Et après ce sera ton tour.
Voilà donc comment je vais mourir, pense-t-il.
Le rêve s’efface.
La longue nuit est terminée.
Le jour se lève.

Les blogueurs et blogueuses qui y participent aussi :

  • Lady Butterfly & Co
  • Cœur d’encre
  • Ladiescolocblog
  • À vos crimes
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  • Voyages de K
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  • 4e de couverture
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  • Zoé prend la plume
  • Sauce Ririline

Premières Lignes #162 : La cité en flamme, Don Winslow

La cité en flammes de Don Winslow

PREMIÈRES LIGNES #162

Bonjour, ravie de vous retrouver pour un nouveau rendez-vous du dimanche : premières lignes, créé par Ma Lecturothèque.

Le concept est très simple, chaque dimanche, il faut choisir un livre et en citer les premières lignes.

Je poursuis aujourd’hui avec vous ce nouveau rendez-vous hebdomadaire !

Et merci à Aurélia pour ce challenge.

Le livre en cause

La cité en flammes de Don Winslow

1

Danny Ryan regarde la femme sortir de l’eau telle une vision émergeant de ses rêves d’océan.

Mais elle est bien réelle, et synonyme d’ennuis.

Comme souvent avec les femmes aussi belles.

Danny le sait bien. Ce qu’il ignore, en revanche, c’est la quantité de problèmes qu’elle va lui apporter. S’il l’avait su, s’il avait su tout ce qui allait se passer, peut-être serait-il entré dans la mer pour lui maintenir la tête sous l’eau jusqu’à ce qu’elle cesse de respirer.

Mais il ne le sait pas.

Alors, sous le soleil éclatant, assis sur le sable devant la maison de Pasco au bord de la plage, Danny mate la femme, à l’abri de ses lunettes noires. Cheveux blonds, yeux d’un bleu profond et un corps que le maillot noir souligne plus qu’il ne le cache. Le ventre est plat et ferme, les jambes musclées et fuselées. On ne l’imagine pas dans quinze ans avec des hanches larges et un gros cul, dus aux patates et aux spaghettis à la sauce bolognaise.

La femme sort de l’eau, le soleil et le sel font briller sa peau.

Terri Ryan donne un coup de coude dans les côtes de son mari.

— Quoi ? demande Danny, faussement innocent.

— Je vois bien que tu la mates.

Tout le monde la mate : Danny, Pat, Jimmy, et leurs épouses également : Sheila, Angie et Terri.

— Je ne peux pas t’en vouloir, dit cette dernière. Vu sa paire de nichons.

— Joli langage.

— Parce que tes pensées sont pures, peut-être ? réplique Terri.

— Je ne pense à rien.

— Pense à ça, dit Terri en montrant d’un geste son propre corps.

Elle se redresse sur sa serviette pour mieux voir la femme.

— Si j’avais des nichons pareils, je mettrais un bikini moi aussi

Terri porte un maillot une pièce noir. Danny trouve qu’il lui va très bien.

— J’aime tes nichons, dit-il.

— Bonne réponse.

Danny regarde la belle femme ramasser une serviette et s’essuyer. Elle doit passer pas mal de temps à la salle de sport, pense-t-il. À prendre soin d’elle. Il parierait qu’elle travaille dans la vente. Un truc cher : les bagnoles de luxe, ou peut-être l’immobilier, ou bien les investissements. Quel type oserait lui dire non, essayer de marchander, au risque de paraître radin devant elle ? Jamais de la vie.

Danny la regarde s’éloigner.

Comme un rêve dont vous ne voulez pas vous réveiller, c’est un rêve si agréable.

Il n’a pas beaucoup dormi la nuit dernière, et maintenant il est fatigué. Ils ont braqué un camion de costards Armani, lui, Pat et Jimmy Mac Neese, à Perpète-les-Oies dans l’ouest du Massachusetts. Un tuyau que leur avait refilé Peter Moretti. Le chauffeur était dans le coup, et tout le monde a bien joué son rôle pour qu’il n’y ait pas de blessés, mais ça faisait quand même une sacrée trotte et ils ont regagné la côte à l’aube

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W3 – Le Sourire des pendus de Jérôme Camut et Nathalie Hug

W3 - Le Sourire des pendus de Jérôme Camut et Nathalie Hug

W3 – Le Sourire des pendus  – Jérôme Camut et Nathalie Hug. Paru le 15 mai 2013 chez Telemaque collection Thriller. 21€, (750 p.) ; 22 x 15 cm

 Réédité au livre de poche le 28 mai 2014. 9,10€ ; (883 p.) ; 18 x 11 cm

Extrait : 
– Tu imagines un peu le tableau? râla-t-elle. Il fait beau, c’est le mois de juin et pendant que je le jeune se baigne, monsieur ressert un Ricard à madame qui bouquine du Tabachnik, et puis non, finalement, l’eau de la piscine est trop froide, le Ricard dégueulasse et le livre trop glauque, alors ils changent d’idées et vont se pendre dans le salon? Ça ne tient pas la route.

4e de couv :W3

Le sourire des pendus

Lara Mendès, jeune chroniqueuse télé, enquête sur le marché du sexe et ses déviances. Elle disparaît sur un parking d’autoroute…

Désemparés par la lenteur de l’enquête, ses proches reçoivent le soutien de Léon Castel, fondateur d’une association de victimes.

Sa fille Sookie, policière hors norme, a enquêté sur une triple pendaison qui semble liée à cette affaire.

Qui a enlevé Lara ? Pourquoi ? Où sont passés ces enfants et ces jeunes femmes dont les portraits s’affichent depuis des mois, parfois des années, sur les murs des gares et des commissariats ? Réseaux criminels ou tueurs isolés ?

Partout, le destin d’innocents est broyé sans pitié. Ils auront bientôt une voix : W3.

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 Les auteurs :
 Il y a Jérôme Camut, il y a Nathalie Hug, et il y a l’entité CamHug.
Jérôme Camut est un auteur de fantasy et fantastique. Il est né à : Rueil-Malmaison (Ile-de-France) , le 10/09/1968. Nathalie Hug, née à Nancy en 1970, n écrivain et scénariste français. Depuis 2004, elle écrit en solo et en association avec Jérôme Camut.
 Extrait
 : « … souviens-toi que dans le monde, plus de 40 millions de gosses sont prostitués, et calcule le nombre de cinglés de clients que ça fait ! L’offre et la demande, tu connais, non ? »
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tc3a9lc3a9chargement-20Nathalie Hug et Jérôme Camut sont les auteurs de la tétralogie : Prédation, Stigmate, Instinct et Rémanence. Avec W3 et sa galerie de personnages radicalement originaux, ils appuient une fois encore là où ça fait mal, proposant un type de thriller inattendu et inédit.

 Un Camhug comme on les aime.

Le sourire des pendus est le premier opus de la trilogie W3. Ce titre m’a tout de suite fait penser « au rire du pendu » . Ce sourire prononcé d’une personne lorsqu’elle est dans une situation dramatique.Quand elle est dans la dénégation de celle ci ou encore quand elle cherche à dédramatiser la réalité. Je me suis dit : whaou, cela promet. C’est ainsi que j’ai débuté la lecture de ce pavé de 750 pages .J’ai lu les 500 premières pages d’une traite, sans discontinuité. J’ai été happée par cette intrigue complexes. L’histoire est construite autour de plusieurs intrigues qui s’entremêlent. tc3a9lc3a9chargement-21Avec ce titre, les Camhug retrouve la puissance évocatrice de leurs premiers romans qui a fait leur succès. Leur force narrative, l’énergie qui émane de chaque chapitre court, leur styles vif et concis, leur écriture au cordeau, ciselée au scalpel, nous entraînent sur un rythme effrénés dans cette histoire haletante et passionnante. J’ai aussi aimé la galerie de personnages qui nous été présentés, tous mieux campés les uns que les autres. On n’en retrouve même quelques uns qui arrivent tout droit de leur précédents romans. Un clin d’œil fort sympathique des auteurs. Et puis j’ai ralenti le rythme de ma lecture. J’ai d’ailleurs lu les 150 dernières pages au rythme d’un escargot. J’avais pas envie de quitter trop vite les héros ou devrais je dire victimes de cette histoire. Car c’est là la vrai originalité de ce polar. Ses héros sont toutes des victimes ou des proches de ces victimes. C’est leur point de vue que nous offrent les auteurs. Et à travers le parcourt de ses anti-héros, Jérôme et Nathalie nous offrent une photographie instantanée de notre société actuelle. Une société souvent à la dérive où pouvoir et argent ont force de loi. Si le thème principale de cette histoire est la prostitution, le marché du sexe et ses déviances, elle posent aussi un œil critique sur notre société à travers la justice et les médias, l’injustice et la désinformation. Nous étions prévenus : « Partout, le destin d’innocents est broyé sans pitié. Ils auront bientôt une voix : W3 »

Pour lire le début c’est iciw3_ldp_webw3_2

 Bientôt je vous parle du 2e tome ! Attention encore plus fort !