PREMIÈRES LIGNE #107 : Dans les brumes de Capelans , Olivier Norek

PREMIÈRES LIGNE #107

Bonjour, ravie de vous retrouver pour un nouveau rendez-vous du dimanche : premières lignes, créé par Ma Lecturothèque.

Le concept est très simple, chaque dimanche, il faut choisir un livre et en citer les premières lignes.

Je poursuis aujourd’hui avec vous ce nouveau rendez-vous hebdomadaire !

Et merci à Aurélia pour ce challenge.

Le livre en cause

Dans les brumes de Capelans , Olivier Norek

– 1 –

 Saint-Pierre.

Résidence surveillée.

Localisation classée secret défense.

En rideaux opaques, la neige tombait à l’horizontale, portée par le vent violent qui soufflait contre les fenêtres blindées de la maison, posée sur les rochers d’une falaise recouverte d’une forêt dense dont les derniers pins surplombaient l’océan. À l’intérieur, le flic regardait dehors sans voir autre chose que du blanc parasite, comme si la baraque était enserrée d’un fil d’araignée épais et hermétique.

C’était apaisant, de ne rien discerner. Il aimait cet endroit où le mot « disparaître » s’entendait au sens propre comme au figuré. Et voilà bien longtemps qu’il avait disparu.

Il avait eu une équipe, elle avait été sa famille, mais il n’avait pas su la protéger. Il avait voulu démissionner, il l’avait même écrit et signé, mais en dernier recours, on lui avait proposé ce job. L’idée était venue directement de Fleur Saint-Croix, une magistrate qu’il avait connue il y a des années, en qui il avait confiance, et qui avait été propulsée à la tête d’un tout récent service. Un job parfait pour lui, elle le lui avait assuré, où il ne fréquenterait que des ordures, elle le lui avait promis. Un job où il ne risquait de croiser personne de son ancienne vie, là-bas, au bout du monde, et il avait dit qu’il y penserait.

Ne plus être responsable de quiconque, ne plus s’inquiéter pour les autres, déjà fait, déjà subi. Alors il avait accepté et collectionné lesdites ordures.  Depuis six années déjà.  Six années au cours desquelles il avait préféré ne donner aucune nouvelle, pas vraiment sûr qu’on en attende, ni qu’il manque à qui que ce soit.

Il avait rempli chacune de ses missions avec professionnalisme et était devenu le préféré du programme pour lequel il travaillait, libéré de tout sentimentalisme, dénué d’états d’âme, ce que requérait exactement la fiche emploi de son nouveau boulot.

 Il n’avait donc pas eu la moindre empathie pour ses treize derniers clients et il n’en avait pas plus pour Isaac, le quatorzième, ce type maigrelet, perdu dans la chemise qu’on lui avait achetée et qui ouvrait de grands yeux ronds, pas vraiment certain d’avoir entendu ce qu’il avait entendu.

–   T’es un sale chien, Coste. T’oserais pas !

–    Ne sous-estime pas le désintérêt que je te porte, lui assura le flic 

 Il aurait pu directement poser le canon de son flingue sur la nuque de son « repenti » que cela n’aurait pas rendu la menace plus réelle.

–   T’es pas censé me protéger ? s’étrangla Isaac. 

–  Absolument pas. Ta protection, c’est la phase d’après.  Et c’est pas ma mission.  Moi, je suis juste une balance. Je pèse les âmes de ceux qu’on m’envoie. Je vérifie s’ils méritent d’entrer dans le programme

Les blogueurs et blogueuses qui y participent aussi :

• Lady Butterfly & Co
• Cœur d’encre
• Les tribulations de Coco
• Ladiescolocblog
• Aliehobbies
• Ma petite médiathèque
• Pousse de ginkgo
• À vos crimes
• Le parfum des mots
• Ju lit les mots
• Voyages de K
• Prête-moi ta plume
• Les paravers de Millina
• Mon P’tit coin de lectures
• Critiques d’une lectrice assidue
• sir this and lady that
• Livres en miroir
• 4e de couverture
• filledepapiers
• Les lectures de Marinette
• Chat’pitre
• Les Lectures d’Emy

Auteur : Collectif Polar : chronique de nuit

Simple bibliothécaire férue de toutes les littératures policières et de l'imaginaire.

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