La pomme d’Alan Turing de Philippe Langenieux-Villard. Paru le 3 octobre 2013 aux éditions Héloïse D’Ormesson. 17€ ; (222 p.) ; 21 x 15 cm
Alan Turing est un mathématicien de génie. En 1936, à l’université de Cambridge, il invente une machine, sans conteste l’ancêtre de l’ordinateur. Pacifiste convaincu, c’est pourtant lui qui contribue durant la Seconde Guerre mondiale à décrypter le code Enigma utilisé par les Allemands et réputé inviolable. Cette découverte marque un tournant décisif dans le conflit à l’avantage des Alliés et le transforme en héros.
De la vie tourmentée et follement romanesque de ce scientifique visionnaire, athlète à ses heures et espion de fortune, Philippe Langenieux-Villard s’empare à bras-le-corps. Avec virtuosité, il mêle éléments biographiques et imaginaires, à travers le regard ému d’une mère après la disparition tragique de son fils. Des honneurs militaires au procès honteux, La Pomme d’Alan Turing dessine le parcours extraordinaire et la psychologie complexe de cet homme fragile, en quête d’une reconnaissance qui s’est injustement fait attendre.
L’auteur : Philippe Langenieux-Villard est conseiller général et maire d’Allevard. Les Éditions Héloïse d’Ormesson ont publié Le Livreur, son premier roman, en 2008 et Les Frères Rattaire. L’affaire des oubliés de 1914-1918, en 2010.
« J’aurais bien voulu qu’il y ait un roman, qu’il y ait un film sur Alan Turing, parce qu’il est à la fois le héros de la guerre et le héros de la paix, puisqu’il est le père des ordinateurs. » disait Michel Serres, le 15 novembre 2009, sur les antennes de France Info
Et ben voilà…
L’incroyable histoire d’un génie persécuté, fondateur de l’informatique.
Dans cette biographie romancée d’Alan Turing (1912-1954), Philippe Langenieux-Villard revient sur le parcours de ce mathématicien et cryptologue de génie, inventeur de l’ordinateur. Après Cambridge, Alan, jeune homme introverti et passionné de mathématiques, obtient un poste à l’université de Princeton où il se distingue par son invention d’un calculateur. Préoccupé par la montée du fascisme en Europe, il renonce à la carrière qui s’offre à lui aux Etats-Unis et retourne dans son Angleterre natale. Pendant la guerre, il devient une figure incontournable du renseignement : il casse le code des messages cryptés d’Enigma, machine utilisée par les Allemands pour transmettre des informations sensibles, et permet aux Alliés de sauver des milliers de vie. Au-delà de l’homme de sciences, c’est également la psychologie complexe de Turing que l’auteur explore à travers ses relations intimes, tant avec sa mère qu’avec les hommes qu’il a aimés. Son égocentrisme cache une profonde fragilité, à une époque où l’homosexualité masculine était encore considérée comme un crime. Turing fut d’ailleurs reconnu coupable d’homosexualité en 1952 par le tribunal de Manchester et condamné à la castration chimique. C’est certainement l’un des éléments qui permet d’expliquer le suicide (il croqua dans une pomme préalablement plongée dans du cyanure) à 42 ans de ce génie torturé, en quête d’une reconnaissance qui s’est injustement fait attendre.
Oscillant entre le récit chronologique et le regard ému que porte sa mère après sa disparition, l’auteur trace d’une écriture alerte et précise le parcours de ce scientifique hors pair.
Voilà, j’espère que la présentation de ce titre vous a donné envie de le lire.
Sinon sur Alan Turing, j’ai lu aussi
L’homme qui en savait trop de Laurent Alexandre et David Angevin, dont voici mon avis
Et
Indécence manifeste de David Lagercrantz. Mon petit avis ICI
Je vous propose de retrouver les premiers chapitres de ce livre dans les prochains articles à paraître.
A très vite donc ….